Quelles perspectives pour le métier d’assistante maternelle ?
En 2018, un contrat d’études prospectives coordonné par Iperia est lancé pour étudier et préparer l’avenir au sein du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile.
Achevé en 2020 ce projet révèle un secteur d’activité en tension et de grands défis qui s’annoncent pour maintenir l’attractivité du secteur. Alors, quelles perspectives pour le métier d’assistante maternelle ?
Un métier aux besoins croissants
Le premier élément immédiatement mis en exergue dans le rapport concerne le niveau de tension qui existe en termes de recrutements dans le secteur de l’emploi à domicile.
Cette tension croissante reposerait notamment sur “une pyramide des âges avancée des salariés”.
En effet, ce sont 151 800 assistants maternels qui partiront à la retraite d’ici à 2030 sur un total de 304 705 assistants maternels en exercice recensés en 2018, soit 48% des effectifs actuels.
Pire encore, plus de 50 départements souffriront d’un taux de départ à la retraite encore supérieur à cette moyenne nationale déjà très élevée de 48%. Ainsi, à Paris, en Moselle ou encore en Haute-Marne (pour ne citer qu’eux), ce sont jusqu’à 66% des effectifs actuels qui devront être remplacés d’ici 2030 si l’on veut pouvoir maintenir la capacité d’accueil actuelle des territoires.
La FEPEM, Fédération des Particuliers Employeurs de France, s’était d’ailleurs déjà emparée du sujet en 2018, en invitant les pouvoirs publics à faire du développement de l’accueil individuel une priorité de la Convention d’objectifs et de gestion entre l’Etat et la CNAF pour 2018-2022, et à soutenir le renouvellement des effectifs.
Selon Marie, Béatrice LEVAUX, Présidente de la FEPEM, la situation était déjà plus qu’urgente, au vue, notamment, du besoin qui plus est croissant, de garde d’enfants en France :
« Il faut prendre dès aujourd’hui ce problème à bras le corps si nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation difficile, dans un pays où le taux de fécondité et le taux d’activité de femmes avec enfants sont parmi les plus élevés d’Europe. Il y a le problème des départs à la retraite qui se pose, mais également celui du taux d’entrée dans la profession, qui ne cesse de baisser. Il faut donc travailler en premier lieu sur l’attractivité, la simplification du statut d’assistant maternel et la professionnalisation de ce métier, qui a un rôle essentiel dans l’accompagnement des parents au quotidien, et en particulier les femmes en activité ».
L’importance de renforcer l’attractivité du métier d’assistante maternelle
Grâce notamment à une valorisation des compétences. En effet, vous serez peut-être d’ailleurs surprises d’apprendre que « près des trois quarts des assistants maternels et gardes d’enfants interrogés estiment qu’une formation est nécessaire à l’exercice de leur métier et ce, dans le but de rencontrer des pairs, d’améliorer la relation de travail ».
La formation des professionnels permettrait donc aussi de favoriser un besoin de socialisation prenant en compte la volonté des assistants maternels d’évoluer et de travailler de manière moins isolée et répondrait également à « la montée en exigence des particuliers employeurs quant aux compétences des salariés intervenant au domicile ».
Le domicile, point fort ou point faible ?
A l’heure, où il est, vous l’aurez compris, particulièrement important, si non capital, de travailler sur le niveau d’attractivité du métier afin de maximiser les recrutements d’assistants maternels, la question du domicile fait débat.
En effet, le rapport met en avant le fait que les changements environnementaux, économiques et sociaux placeront le domicile, “plus que jamais au coeur du parcours de la personne”.
Aussi on retrouve, d’une part, différents points positifs notamment liés au fait que l’exercice au domicile de l’assistant maternel permet : la création d’une relation de proximité employés / employeurs renforcée, la possibilité d’une très large autonomie organisationnelle, etc.
Cela étant dit, l’exercice à domicile de leur activité, génère aussi un certain nombre de freins comme : les conditions de travail et d’emploi “atypique”, la difficulté de gérer l’intimité, le travail à temps partiel…
13 préconisations pour passer de l’observation à l’action et affiner les perspectives pour le métier d’assistante maternelle
Enfin, et afin de capitaliser de manière concrète sur les différents points qui ont été observés, 13 préconisations ont été émise afin de soutenir au maximum l’attractivité du métier d’assistante maternelle. Parmi elles, vous retrouverez notamment la professionnalisation, bien sûr, avec la création de nouvelles certifications, visant à s’adapter le plus possible aux réalités terrain. Mais aussi, le soutien à la parentalité, l’aide à l’utilisation d’outils numériques, l’accompagnement des troubles du spectre de l’autisme, la promotion des métiers du domicile, etc.