Etude Nutri-bébé 2022 : quid des habitudes alimentaires de bébé

Etude Nutri-bébé 2022 : quid des habitudes alimentaires de bébé

Les tout-petits mangent-ils vraiment bien ? C’est LA question que se pose le Secteur Français des Aliments de l’Enfance (SFEA) depuis plus de 40 ans et à laquelle il tente de répondre grâce à l’étude Nutri-bébé dont les résultats de la 6ème édition ont récemment été publiés. Nous vous partageons, ici, les premières conclusions de cette étude. Préparez-vous à être aussi surprises que très intéressées par ces premières informations précieuses autour des habitudes alimentaires de bébé…

Les objectifs de cette 6ème édition de l’étude Nutri-bébé menée par le SFEA

Aussi étrange que cela puisse paraître, vous serez certainement très étonnées d’apprendre que l’on ne s’intéresse spécifiquement à la nutrition infantile que depuis tout à fait récemment. D’ailleurs, il y a 50 ans, cette discipline, n’était même pas enseignée à la faculté de médecine !

Ainsi, ce n’est que depuis 1981 que le SFEA a décidé de s’emparer du problème. Unique en France et en Europe, les derniers résultats de l’étude Nutri-bébé remontent à 2013. En effet, la collecte et le traitement des informations étant divisé en 3 phases, plusieurs années sont nécessaires pour préparer, organiser, sélectionner, collecter et analyser les éléments, parties prenantes et informations nécessaires à la bonne réalisation de l’étude. A travers l’étude Nutri-bébé l’objectif est donc bel et bien de réaliser une “photographie” des pratiques et habitudes alimentaires de bébé ainsi que des apports nutritionnels des tout-petits de 0 à 3 ans. Afin, aussi, d’identifier les écarts existants entre les recommandations émises par les professionnels et les réalités du terrain.

Apports nutritionnels et habitudes alimentaires de bébé : les premières observations

La collecte des données pour l’étude Nutri-bébé a été réalisée entre le 10 mars et le 20 juillet 2022 auprès de 880 petits dont l’âge était compris entre 15 jours et 3 ans. Voici les premiers résultats.

  • Une baisse du taux dallaitement

Seulement 55% des enfants sont aujourd’hui allaités contre 62% en 2013 révèle l’étude Nutri-bébé 2022.

Toutefois, si le taux d’allaitement a largement baissé, sa durée, elle, s’est allongée. Peut-être une conséquence directe de la crise sanitaire qui a permis aux mères d’être chez elles plus longtemps que d’accoutumée après la mise au monde de bébé ou encore un assouplissement des conditions de travail avec, par exemple, le télétravail ?

  • Une consommation du lait de vache qui ne concorde pas avec les recommandations

Un quart des bébés entre 1 et 2 ans et 50% des bébés de plus de 2 ans, consomment du lait de vache non-spécifique. C’est-à-dire du lait qui n’est pas spécifiquement du lait infantile.

Et, en plus de boire du lait non-spécifique, il se trouve qu’une large partie de ces enfants consomme du lait demi-écrémé qui n’est pas suffisamment riche en matières grasses à un âge bien trop précoce.

Pourtant, la recommandation des médecins et pédiatres est bien de maintenir le lait infantile jusqu’à l’âge de 3 ans

  • Pas assez de bons gras dans lalimentation des 0-3 ans révèle l’étude Nutri-bébé 2022

Puisqu’on parle de matières grasses, il a également été observé que les parents ont tendance à considérer leur enfant (et ses besoins alimentaires) comme un “mini-adulte”.

Ainsi, parmi les 12% d’entre eux qui suppriment certains aliments de leur alimentation, 60% le font aussi au niveau de la diète de leur enfant, le privant ainsi dapports nutritionnels spécifiques précieux !

Par exemple, s’il est bon pour l’adulte de réduire sa consommation de viande et graisses saturées, ce n’est pas le cas de bébé qui a besoin que 40% de sa ration alimentaire soit constituée de lipides de bonne qualité” insiste le Dr Brancato, pédiatre et membre de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA).

  • Le pédiatre, une valeur sûre

Parmi les primipares (parents dont c’est le 1er enfant) et les parents d’enfants âgés de 0 à 18, le pédiatre et les professionnels de santé en général tiennent une place de choix pour influencer les parents au niveau de lalimentation pour bébé.

  • Trop d’écrans avant 3 ans

Si le thème des écrans et autres multimédias semble éloigné de celui de l’étude Nutri-bébé, il n’en est rien !

En effet, lors de l’étude autour des habitudes alimentaires de bébé, il a été révélé que 42% des enfants prennent occasionnellement leur petit-déjeuner devant un écran.

Or, et vous êtes bien placées pour le savoir, la règle qui devrait toujours prévaloir est la suivante : pas d’écrans avant 3 ans (intralink).

  • Un manque de diversification des textures dans les habitudes alimentaires de bébé

En effet, lors de la diversification alimentaire, il semblerait que des textures alimentaires variées soient trop tardivement proposées aux enfants.

Pourtant, il est bien recommandé d’introduire différentes textures dès que bébé peut sasseoir et saisir les aliments, au risque, sinon, d’ouvrir la voie à de mauvaises habitudes alimentaires comme le fait de manger trop vite des textures trop “lisses” et ainsi de gérer plus difficilement sa satiété.

  • Une réglementation plus stricte vis-à-vis des produits alimentaires pour bébé

Avec plus de 150 contrôles réalisés sur les produits alimentaires destinés aux tout-petits, le moins que l’on puisse dire, c’est que la sécurité alimentaire des enfants en bas-âge continue d’être particulièrement prise au sérieux.

Par ailleurs, depuis 2018, la norme AFNOR (NF V90-001), symbolisée par un logo dédié a été mise en place, garantissant ainsi le fait que les aliments labellisés soient bien adaptés aux tout-petits, quel que soit le rayon dans lequel ils se trouvent.