Comment détecter l’autisme chez le bébé ?

autisme enfant détection

Quels troubles de la communication (verbale et non-verbale), des interactions et du comportement pourraient vous aider à détecter l’autisme chez le bébé de façon tout à fait précoce afin d’y sensibiliser les parents le plus tôt possible et, ainsi, de contribuer à l’amélioration future de la vie de toute la famille de bébé ?

Quels sont les bénéfices d’une détection précoce de l’autisme chez le jeune enfant ?

35 000, c’est le nombre d’enfants qui naissent avec des troubles du neuro-développement, aussi appelés TND. Et si, en général, ces TND sont diagnostiqués vers l’âge de 7 ans, il existe de réels bénéfices à réussir une détection précoce de ces TND, dont les troubles du spectre autistique (TSA) font également partie.

En effet, au plus le diagnostic est posé à un âge précoce, au plus l’accompagnement dont profitera l’enfant tôt lui sera bénéfique, car sa plasticité cérébrale sera encore très large.

Globalement, détecter lautisme chez le bébé le plus tôt possible fera donc gagner un temps précieux à l’enfant et à ses parents, et l’ensemble de leur vie de famille s’en verra ainsi drastiquement améliorée.

Car c’est grâce à ce temps gagné qu’une prise en charge précoce et le démarrage d’un accompagnement spécifique seront possible. Ce qui aura pour bénéfices de :

  • Améliorer la trajectoire de son développement, c’est-à-dire que grâce à une intervention très en amont et ciblée, une partie des effets des troubles du neuro-développement seront atténués,
  • Faciliter son entrée à l’école,
  • Améliorer la qualité de vie de la famille puisqu’outre le fait de permettre une meilleure évolution de l’enfant, détecter l’autisme chez le bébé tôt, permet aux parents de mieux comprendre leur enfant dès son plus jeune âge, renforçant ainsi encore un peu plus, la forte probabilité d’en atténuer les effets.

Comment détecter l’autisme chez le bébé ?

Mais alors, comment vous, en tant qu’Assistante Maternelle, pouvez-vous aider les parents à détecter lautisme chez le bébé de la manière la plus précoce possible afin qu’un accompagnement spécifique soit ensuite rapidement proposé à la famille et à l’enfant en particulier ?

En étant attentive aux signes.

Le fait que l’enfant passe plusieurs heures par semaine avec vous, fait de vous la deuxième meilleure personne pour détecter l’autisme chez le bébé, après les parents. 

Pour vous y aider, voici quelques signaux d’alerte à garder à l’esprit :

  • De 0 à 6 mois, vous pourrez notamment remarquer différents signaux, tels que : le manque d’intérêt social ou émotionnel (pas de sourire social, par exemple), l’absence de babillages, le fait qu’il ne pointe pas ou peu du doigt les évenements (camion qui passe) mais seulement ses besoins (les biscuits s’il a faim), un certain isolement phonique et/ou social, un défaut de posture (bébé très raide, ou, au contraire, très mou)…
  • De 6 à 12 mois, les signes évoluent et vous pourrez alors plus clairement remarquer : un réel désintérêt pour les personnes (regard fuyant, etc.) et même les objets, le fait qu’il ne semble pas réagir à son prénom, une profonde aversion pour le contact physique, une certaine indifférence générale vis-à-vis du monde qui l’entoure (même lorsque ses parents arrivent), le regard fuyant et/ou qui se fixe difficilement, aucune gestuelle pour anticiper une action ou un événement (comme le fait de tendre les bras pour être pris ou amortir une chute), pas d’imitation corporelle (“faire coucou”, applaudir, etc.), réaction anormale au bruit (tantôt insensible alors que le bruit est très élevé, tantôt très sensible alors qu’il ne l’est pas tant)…
  • En général, lorsque bébé souffle sa première bougie, le jeu devient sa première et principale préoccupation. Il fait passer un objet, d’une main à l’autre, prononce ses premiers mots, redoute soudainement la séparation avec ses parents, etc.

Aussi, si, de 12 à 24 mois, un enfant présente certains signaux qui différent, n’hésitez pas à en parler. Il pourrait s’agir de signes, tels que : le fait de ne pas montrer du doigt les choses qu’il observe, le fait de continuer à ne pas réagir à son prénom, l’ignorance des autres, une réelle impassibilité face à toute tentative d’entrée en communication avec lui, un langage et une volonté (même non-verbale) de communiquer anormalement réduite, l’intolérance au fait d’être porté ou à tout autre contact physique (au risque de se mettre à pleurer et de se dégager), aucune réaction au départ et à l’arrivée de ses parents, une façon étrange de jouer et de manipuler les objets, l’isolement, des mouvements de corps inhabituels (balancements, torsion des mains, etc.)…

  • Enfin, vers 2 à 3 ans, le vocabulaire des enfants commence à s’élargir (à environ une cinquantaine de mots), sa façon de jouer évolue (il construit des tours, s’intéresse aux autres petits), etc.

Alors que, dans le cas d’un enfant qui est né avec des troubles du spectre autistique, vous observerez plutôt : une absence marquée d’intérêt pour les autres enfants, une certaine agressivité envers lui ou les autres surprenante (sans cause apparente), une réelle difficulté à communiquer verbalement (pas de phrases de 2 mots), l’absence de l’utilisation du langage pour demander quelque chose, le fait d’avoir tendance à répéter ce que vous lui dites, une façon non-habituelle de parler (voix neutre ou au contraire criarde, etc.), l’apparition de gros chagrins face des micro-changements a priori insignifiants dans l’environnement, une forte insistance à s’en tenir exactement à la routine dans le détail sans vouloir y déroger, etc.

Bien entendu, il ne s’agit ici que de signaux potentiels pour vous aider à détecter l’autisme chez le bébé, mais, seul un spécialiste formé à l’autisme peut établir un réel diagnostique.

Enfin bien sûr, n’hésitez pas également à suivre, vous-même, une formation sur le sujet. Vous pourriez littéralement changer la vie de certains petits grâce à une détection précoce des TND.